La pierre et l’or, deux éléments emblématiques du marché français qui permettent de bâtir une épargne. Symbole de stabilité financière, l’immobilier incarne, en effet, des perspectives durables de rendement et de revenus, notamment grâce aux SCPI. Cependant, l’immobilier ne fait pas toujours l’unanimité et conduit certains investisseurs à se diriger vers des placements considérés comme sécurisés, tels que l’or. Ce matériau précieux attire une population d’investisseurs aguerris mais également de plus en plus de particuliers en quête d’assurance face aux différentes crises. L’or atteint d’ailleurs un niveau proche de 3.450 dollars (environ 2.973 euros) l’once d’or en juin 2025, en hausse de 27% par rapport à 2024, preuve d’un emballement général sur le marché dans la zone euro.
Investissement en or, pourquoi un tel engouement ?
Symbole de richesse par excellence, l’or domine le marché des métaux précieux. Mais c’est surtout sa rareté qui en a fait un élément de valeur, au point d’en devenir une source sécurisée de liquidité. Malgré un engouement prononcé pour les produits structurés, l’achat physique de ce minerai reste davantage répandu, notamment dans le cadre d’une diversification de portefeuille et pour son aspect tangible.
Les différentes manières d’investir sur l’or
Historiquement associée aux grandes fortunes, la possession de pièces d’or est pourtant de plus en plus accessible au grand public. Les comptoirs de vente spécialisés fleurissent avec des services toujours plus personnalisés. De façon générale, l’investissement en or physique se décline sous trois formes :
- Les lingots d'or : ce sont ces barres d'or, le plus souvent vendues sous un kilogramme, soit un prix d’achat d’un peu plus de 110.000 euros
- Les pièces d'or : elles détiennent une valeur fixe en or, à laquelle s’ajoute une valeur numismatique qui dépend de leur rareté et leur histoire. Le Krugerrand sud-africain et le Louis d’Or sont par exemple des pièces de collection populaires.
- Les pépites d’or : elles se composent d'environ 20 carats d'or (4 grammes) mais sont souvent impures en raison de leur mélange avec d’autres métaux comme l’argent et le cuivre.
Afin de réguler le cours de l’or, l’autorité mondiale London Bullion Market Association (LMBA) est chargée de stabiliser le prix de référence officiel, appelé le cours spot. A ce jour, celui-ci est d’environ 100 euros par gramme. Cela dit, l’once d’or est une donnée plus courante, employée par les spécialistes au niveau international. Cette mesure correspond à 31,1 grammes d’or, dont le prix varie selon les charges et les taux (frais, change). En effet, l’or peut supporter des surcoûts durant les différentes étapes de la chaîne d’affinage. De ce fait, le prix réel d’un lingot de 100 grammes peut aller au-delà de 10.000 euros, selon le montant de la prime. Entre 2005 et 2025, le prix réel moyen de l’once d’or est ainsi passé de 1.600 à 2.987 euros. L’or étant un placement avec une liquidité souvent variable, quels bénéfices réels les investisseurs en retirent-ils ?
L’évolution de l’or
Tout comme la Bourse, le cours de l’or est influencé par les fluctuations du marché économique mondial. Plusieurs épisodes majeurs sont ainsi venus chahuter son prix comme :
- La crise immobilière de 2008 : cet épisode a entraîné une ruée vers les actifs refuges dont l'or, faisant augmenter son prix.
- La pandémie du Covid-19 : les années de la crise sanitaire ont accentué l'incertitude économique, poussant les investisseurs privés et institutionnels vers l'or pour protéger le patrimoine
- L’inflation et les politiques monétaires : face à l’inflation et face à la hausse des taux directeurs, les investisseurs sont davantage attirés par l'or, qui contrairement à la monnaie, garde une valeur réelle tangible.
La crise russo-ukrainienne apporte davantage de poids à cette illustration : la hausse du prix du pétrole a ouvert la voie aux valeurs refuge comme les métaux. Les institutions usent également de ce bouclier, en attestent les réserves des États et des organisations mondiales. Le Fonds Monétaire International (FMI) détient ainsi une réserve supérieure à 2.800 tonnes, presque autant que celle dont dispose la France.
Outre ces épisodes de crise, la simple production de l'or induit également son prix. L’épuisement des ressources a, en effet, rendu les conditions d’extraction plus rudes, influençant ainsi le prix à la hausse. Pour pallier ce problème, les sociétés de raffinage développent donc le recyclage à travers le processus de liquéfaction. En 2023, l’or recyclé représentait près d’un quart de l’offre mondiale, un pilier qui témoigne de l’ajustement aux besoins actuels.
Quels sont les avantages d’un investissement en or ?
Une valeur refuge
Tangible par nature,l’or représente un investissement rassurant pour de nombreux investisseurs. Sa forte liquidé permet, en effet, de disposer d’un capital accessible en période de crise inflationniste et de protéger son patrimoine. Lorsque les prix augmentent, la valeur de l’or reste généralement inchangée, ce qui préserve le pouvoir d’achat des investisseurs. Cet avantage explique, par ailleurs, les investissements émis par les États : l’or leur sert de réserves de change.
Une fiscalité avantageuse
Contrairement à la majorité des placements financiers, l’achat en or n’est pas imposable si son niveau de pureté est supérieur à 99,5%. De même pour les pièces : une teneur minimale de 90% est requise. Les pièces frappées - méthode de raffinage rendant le produit plus net - après 1800 sont également épargnées des impôts. Cette règle est appliquée en France et vise à assurer une plus grande conformité quant aux techniques d’affinage. En outre, la possession d’or en tant qu’actif d’épargne n’est plus soumise à l’IFI (Impôt sur la Fortune Immobilière) depuis 2018.
En revanche, la revente de ce métal précieux est taxée selon un tarif forfaitaire unique de 11,5%. Ce tarif régresse de 5% chaque année, jusqu'à atteindre un taux 0 après 22 ans. Un investisseur qui vend après cette période n’est donc soumis à aucune fiscalité.
L'or, un investissement tout de mêmes avec des risques
Malgré ses avantages, le placement en or présente quelques risques. Le plus important d’entre eux est le coût du stockage. Les dépositaires supportent en effet le risque de cambriolage, ce qui induit un stockage coûteux chez soi avec un coffre ou à la banque avec des frais annuels importants selon sa taille. A ceci peuvent être ajoutés des frais d’assurance élevés. Il faut également noter le risque de perte importante en capital, considérant qu’une pépite d’or vaut plusieurs milliers d’euros.
Autre point de vigilance : la non garantie du prix de l’once. Bien que l’or conserve sa valeur, le matériau est soumis à la volatilité du marché et son prix peut donc fluctuer régulièrement. En plus d’affecter les économies des épargnants, l’or ne constitue pas une source de revenus complémentaires : les investisseurs ne perçoivent pas de dividendes sur leur investissement contrairement à un achat de parts en SCPI. L’or peut également conduire les investisseurs à développer des risques comportementaux. De la même façon que les paris ont des effets psychologiques sur les joueurs, l’investissement en or agit sur la névrose des épargnants.
Comme évoqué précédemment, les réglementations du marché financier par les institutions mondiales peuvent également jouer sur le prix de l’or. De nouvelles taxes pourraient, de ce fait, faire baisser le prix de l’or. C’est d’ailleurs ces risques qui inquiètent les investisseurs : l’or en vaut-il la peine lorsque d’autres options sont ouvertes ?
Investir en SCPI, un choix rentable ?
Nées de la rencontre entre immobilier et finance, les Sociétés Civiles de Placement Immobilier (SCPI) sont des fonds d’investissement qui regroupent une kyrielle de biens au sein d’un patrimoine immobilier. Pilotés par une société de gestion, les SCPI sont donc en charge de leur portefeuille d’actifs, de la sélection des locataires au versement des dividendes pour les associés. Ces fonds sont reconnus par l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), la plus haute instance du système financier en France.
À l’origine, les SCPI se concentrent principalement sur le bureau, un secteur en plein essor porté par la tertiarisation de l’économie. Progressivement, elles se sont étendues sur une panoplie de domaines diversifiés, du commerce à la science et l’éducation. Le marché acheteur, initié par la baisse du prix immobilier, a par ailleurs facilité l’arrivée de nouveaux fonds d’investissement, davantage axés sur la diversification géographique. Ainsi, la pierre papier dénombre aujourd’hui une centaine de fonds, auxquels s'ajoute la nouvelle génération de SCPI.
Contrairement à un investissement immobilier direct, de nombreuses SCPI offrent une accessibilité à partir d’une centaine d’euros. Dans cette démarche, la SCPI Reason va encore plus loin en proposant un prix de part à 1 euro, permettant des investissements programmés facilités. En guise d’accessibilité, d’autres véhicules ont fait le choix de supprimer leurs frais de souscription, comme Mistral Sélection. Cette amputation facilite donc l’investissement pour les épargnants au budget restreint. Également, toutes les activités de gestion sont déléguées aux sociétés de gestion, du choix des locataires à la partie administrative, ce qui représente un gain de temps.
Parmi les autres avantages de la SCPI figure les revenus complémentaires. Qu’ils soient versés de manière trimestrielle ou mensuelle, les dividendes perçus par les SCPI sont distribués aux associés. Pour connaître les rendements servis sur le marché, les épargnants peuvent consulter le classement des meilleures SCPI..
Malgré les qualités attribuées à ce placement, l'investissement en SCPI affiche toutefois quelques inconvénients, à commencer par la faible liquidité du placement.. L’épargnant est, en effet, privé du montant investi pendant toute la durée de son investissement.
Si les SCPI incarnent un gain de temps, il n'empêche qu’elles investissent à la cadence de leur stratégie. Miser sur une SCPI pauvre en actifs fait donc peser un risque locatif sur les associés. Un danger qui peut se traduire par une potentielle baisse de rentabilité. Les jeunes SCPI, plus fragiles sur le marché, sont ainsi soumises à des risques de défaillance du marché et de leur société de gestion. D’autant plus que le marché immobilier reste particulièrement volatile.
C’est précisément pour cette raison que les investisseurs doivent être accompagnés par des conseillers, afin de connaître leurs droits et les avantages dont ils pourraient bénéficier, telle qu’une baisse d'impôt. Les investisseurs sont, en effet, soumis à une forte fiscalité, du moins pour ceux investissant en France. Les revenus locatifs perçus par la société de gestion sont taxés sur la base des prélèvements sociaux de 17,2% et de la tranche marginale d'imposition, qui peut aller jusqu'à 41%. Cette forte taxation, typique du système fiscal français, ne permet donc pas toujours d’amortir les coûts d’un investissement. Cette fiscalité peut d’ailleurs être à l’origine d’un problème d’amortissement : les dividendes ne suffisent plus à rembourser les mensualités d’un crédit.
SCPI vs Or : des objectifs d’investissement divergents
À l’image des faces d’une pièce, les deux placements proposent une issue radicalement différente. La SCPI génère des revenus locatifs lorsque l’or, élément tangible, représente un bouclier permettant de se prémunir des aléas financiers.
Outre l’aspect liquide, les deux produits divergent nettement en raison de leur accessibilité. L’investissement en or se rapproche, en effet, de la barre des mille euros tandis qu’un placement en parts de SCPI ne requiert que cent euros pour une mise de départ. L’aspect onéreux rend l’or plus rare et appelle donc une classe d'investisseurs connaisseuse. Malgré une vision de l’investissement éloignée, les deux placements sont des solutions d’épargne à long terme, requierant la même vigilance face aux risques.
Tableau comparatif des risques
S’ils présentent tous deux des perspectives d’enrichissement attractives, l’or et la SCPI restent des investissements à risques. Afin de les synthétiser, France SCPI dresse un tableau pour chaque produit.
| Risques de l’or | Risques des SCPI |
| la perte en capital | la perte en capital |
| le stockage et les vols | la non garantie du rendement annuel ou des dividendes |
| la volatilité du prix | la volatilité du marché immobilier |
| les réglementations du marché financier | le risque de non amortissement de l’investissement |
Récemment diplômée d'une licence de management international, elle débute sa carrière de jeune journaliste chez France Scpi en tant que Rédactrice Web.
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